Réponse à "Anonyme"
Le dernier post, la citation d'Osho, a fait réagir "anonyme" (pourquoi rester anonyme, au fait ?). Or la remarque qu'il ou elle a faite dans les commentaires m'a interpellé : en effet, les ayant choisis, je me sens en quelque sorte impliqué dans les textes que je partage ici. Pour moi, l'action juste dans cette situation est donc de tenter de rectifier les erreurs d'interprétations, ne serait-ce aussi que par respect pour les auteurs dont j'expose les paroles.
Tout d'abord, bienvenue à toi, et merci de nous avoir laissé une trace de ton point de vue. Merci, parce que le problème classique que tu soulèves met en évidence la difficulté d'une juste compréhension des enseignements spirituels.
Voici ton commentaire : Et quand je fais du mal à mon voisin, ce n'est pas moi, c'est le Tout !!!!...... quelle preuve de responsabilité !!!... si tout le monde devient des miroirs, nous nous éblouirons peut-être, mais nous ne vivrons plus beaucoup
Il y a deux "critiques" dans ton commentaire, si je l'ai bien compris : d'abord, l'idée selon laquelle Osho cautionnerait une forme radicale d'irresponsabilité ; ensuite, que ce qu'il propose va à l'encontre de la vie. Ce sont deux reproches récurrents, entièrement légitimes dans leur ordre, qui sont faits aux disciplines spirituelles, et il me semble donc important d'y répondre - à la mesure de mon expérience et de ma compréhension.
Tu abordes ce sujet d'une manière intellectuelle, voilà la première chose que j'ai ressentie en te lisant ; pourquoi ne pas essayer d'expérimenter, ne serait-ce que par simple curiosité, cette conscience dont Osho parle, pour tester ses affirmations, et voir si cette expérience que tu auras faite alors confirme ou non ton opinion initiale ?
Mais sur le plan intellectuel en lui-même, il est déjà possible de te répondre, car il y a là à mes yeux un malentendu.
Dans l'état de vigilance ou de conscience dont parle Osho, nous sommes pleinement présents, pleinement conscients de tout ce qui se passe, aussi bien en nous qu'autour de nous. Cet état, selon Osho, rend impossibles toutes sortes de choses - comme la colère ou la jalousie, par exemple. C'est-à-dire qu'en état de vigilance, on ne s'oublie pas ; et en même temps, l'égo s'efface, avec tout son cortège de revendications crispées, et les violences potentielles que sa folie peut engendrer pour les satisfaire. "Pardonnez-leur, parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font", ou encore la formule socratique "Nul n'est méchant volontairement", sont des paroles qui selon moi montrent du doigt la même réalité, la même expérience, à savoir qu'en pleine conscience, il n'est besoin d'aucun contrôle de soi pour maitriser quoi que ce soit de négatif - tout simplement parce qu'en état de vigilance le négatif disparait : la pleine conscience et la méchanceté, la colère, la jalousie, etc.. ne peuvent coexister au même moment.
Outre le fait que, contrairement à ton interprétation, la pleine conscience de ce que nous sommes et de ce que nous faisons ici et maintenant renvoie logiquement à une responsabilité plus grande encore que lorsque nous agissons en étant "endormis", la question de la responsabilité est ici, sur un plan plus profond, complètement déplacée, parce qu'elle ne s'adresse pas à ce niveau de pleine conscience : à un tel niveau de conscience, je ne peux pas vouloir faire du mal à mon voisin.
Notre responsabilité se situe donc plutôt au niveau de notre détermination à être et à rester vigilant.
Quant à ce que tu dis concernant le fait qu'en étant des miroirs de l'Absolu, "nous ne vivrons plus beaucoup", ici encore il me semble que tu abordes les propos d'Osho sur le seul plan intellectuel : si bien que tu déduis des choses à partir de ses concepts, et non à partir de l'expérience dont parlent ces mots. A mon avis, la meilleure réponse que tu puisses trouver, à nouveau, est dans ta propre expérience. Mais sur le plan intellectuel, ici aussi il y a un malentendu : car ce qu'affirme Osho, si je l'ai bien compris, c'est qu'en étant transparents au Tout, certes "nous" ne serons plus les acteurs, puisque "l'acte vient du Tout", mais ce qui sera alors actualisé c'est précisément la Vie à travers nous. La vigilance élève notre qualité d'être. Si bien que la non-vigilance est rapidement vécue comme un appauvrissement de la vie en nous, une perte, un sommeil ou tout redevient fade et morne, pour ne pas dire sans vie. Devenir le miroir de l'Infini et de la Vie, c'est s'ouvrir à la Joie véritable, qui est comme la saveur subtile de l'Être, sa qualité intrinsèque.
Voilà. J'espère avoir démêlé cela un tout petit peu, au moins assez pour éveiller le doute en toi et te donner envie de tenter cette expérience. Je te le souhaite très sincèrement, car "à partir du moment où vous avez connu la vigilance, vous savez qu'il n'existe rien d'autre qui n'ait plus de valeur. Goûter à la pleine conscience, c'est goûter à la plus grande joie que la vie peut nous offrir" (Osho).
OM
11 commentaires:
euh...j'espere que je ne dérange pas trop... je suis de retour de vacances
et ravi de te lire.
(J'adore Saint beuve...)Hips
aaaah, enfin ! prêt à battre tous les records ?
Oui bien sur
"Ne sois pas plus sage que nécessaire tu deviendrais stupide" Montaigne
bien reçu ;)
j'y avais pensé également, j'ai un témoin ;)
c'était à faire pour moi, voilà tout
jolie réponse ! et content que fish_fish soit de retour...
Ah, content de te relire fish-fish, tes commentaires me manquaient.
Vincent, tes explications me semblent claires
"ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire vous viennent aisément" ?
Merci pour ce post, même s'il ne s'adresse pas à moi.
Zut, acouphène a été plus rapide à poster, alors je change : heureux de te relire fish-fish...
Oui merci mes frères, votre présence
me ravive
et nous comptons sur vous pour le prochain record
(dès que ipapy sera rétabli)
C'est noté
Ok pas de problème pour les records pour Acouphene
Salut les amis de la Sangha ! J'avais envie de mettre mon petit grain de sel avant d'aller mourir à moi-même dans les bras de Morphée... Ce post me touche beaucou, Vincent. J'ai découvert récemment, en une fraction de seconde, (amie Vérité n'a pas encore décidé de s'installer définitivement chez moi ..., ou devrais-je dire plutôt, qu'elle est là depuis toujours, mais se cache bien!)bref, donc, je disais, que récemment j'ai vu, compris ce que voulait dire Swamiji par "La vigilance, c'est le chemin". Voir que sans Présence, nous sommes vraiment, mais vraiment MORTS ! Pourtant, je n'aime pas les films d'horreur, genre les "Morts vivants...quelque chose".
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