Arunachala, la montagne sacrée.

Arunachala, la montagne sacrée.

vendredi 29 février 2008

mercredi 27 février 2008

Chandra Swami

Le désir de méditation doit être plus fort que celui de vivre.

La vie

Je respire.

Lorsque j'inspire, si j'y suis attentif, je ressens une énergie parcourir mes membres, les régénérer une fois encore, nourrir la vie en moi. Lorsque j'expire, je peux ressentir émanant de moi comme une bénédiction, un don subtil d'amour pour ce que j'ai reçu un instant auparavant, et qui va nourrir la vie autour de moi.

Entre les deux, un moment étrange, avec et sans pensée. Mais le plus souvent, presque tout le temps en fait, je n'y suis pas attentif.


Serai-je en paix au moment où je remplirai d'air ces poumons pour une dernière fois ? Saurai-je rendre ce dernier souffle avec amour ?

mardi 26 février 2008

Chandra Swami

Ce qui, notamment, m'a frappé tout au long de ce séjour auprès de cet être divin, c'est son sens de l'humour. Il n'était pas rare, d'ailleurs, que je ne comprenne pas pourquoi c'était drôle, tellement c'était spirituel sans doute ; mais je riais quand même, de bonheur.
Swamiji fait des blagues à la moindre occasion, et il rit aux éclats comme un enfant.
Un jour, je faisais partie d'un petit groupe de 5 ou 6 personnes qui le suivaient alors qu'il faisait sa visite quotidienne de la future étable en chantier.
Tout à coup, il s'arrête face à une fenêtre en travaux, au milieu de laquelle était fixée une barre horizontale en acier. Il nous fait comprendre qu'il la juge penchée, et prend un disciple à témoin, qui ne sait pas trop quoi en penser. Il me fait alors signe d'approcher et me prend par les épaules fermement, me place devant lui, en face de la barre, et moi non plus je ne me prononce pas (pendant la méditation de l'après-midi, j'ai réalisé que ces gestes n'étaient évidemment pas anodins et qu'il se cachait là un enseignement précis me concernant). Il fait alors mesurer la hauteur de chaque extrémité de la barre par rapport à la fenêtre.
Là, j'étais vraiment à côté de lui, son visage à quelques centimètres de moi, et je l'observais, complètement fasciné. Et j'ai donc vu sa curiosité incroyable pendant qu'on prenait les mesures, et le moment précis où il a compris qu'il s'était trompé et que la barre était en fait tout à fait droite : j'ai vu son visage, ses yeux surtout, comprendre, vu de près sa surprise et ses longs éclats de rire consécutifs, comme si on lui avait fait la plus fine blague de toute sa vie. J'étais scié. Et je l'admirais. C'est lors de ce séjour que j'ai un peu mieux compris ce que le mot "vénération" veut dire.

Pour vous donner un autre exemple de l'humour de Swamiji, une autre anecdote. C'était lors d'un darshan, du type "Salle Ramdas" à Hauteville, sauf que ça ne dure qu'un quart d'heure, que ça se passe sur une terrasse, aux pieds des Himalayas, et que c'est Swamiji qui lance un sujet. Et en général, ça commence par une petite remarque destinée à nous faire rire. Je me souviens de l'une d'elles :

Dire : "Ceci est mon corps", prouve que je ne suis pas ce corps.
Dire : "Ceci est mon mental", prouve que je ne suis pas le mental.

Et Swamiji de rire aux éclats.
Moi, je n'en suis toujours pas revenu.

lundi 25 février 2008

samedi 23 février 2008

Une bouteille à l'Amer

Un petit récit envoyé par mon parrain adoré, merci !


Il y a un proverbe qui dit : "Peu importe le vin, pourvu qu'on ait l'ivresse", mais je trouve ça vraiment idiot.

C'est comme si on disait : "Peu importe la femme, pourvu qu'on ait... le vertige de l'amour."

D'ailleurs à ce propos, il m'est arrivé une histoire dont il faut que je vous donne, si je puis dire, la primeur.

C'était il y a quelques temps, au bal de la Nuits Saint Georges, que j'ai rencontré la petite Juliénas, une fille drôlement Gigondas, un sacré beau Meursault, bien charpentée, et sous sa robe vermillon un grand cru classé, avec des arômes de cassis et de fraises des bois.

On a dansé Anjou contre Anjou sur un Sylvaner à la mode et plus tard lorsque je lui ai proposé de l'emmener dans mon Châteauneuf-du-Pape, elle est devenue toute Croze-Hermitage !!!

Le temps d'aller chercher un Chablis au vestiaire, de mettre un petit Corton dans ses cheveux, on est monté dans ma Banyuls et on a roulé jusqu'au matin.

Ah quelle belle journée ! On s'est baladé Entre-deux-mers, il faisait beau, on a Vacqueyras sur la plage, les pieds dans l'eau Clairette, on s'est Pouilly-Fuissé dans les dunes et puis comme le Mercurey montait sérieusement et qu'on commençait à avoir les Côtes-Rôties on a décidé de rentrer.

Mais voilà, en partant nous nous sommes retrouvés coincés dans les embouteillages, enfin les bouchons, quoi ! Je commençais à Minervois sérieusement et là, Julienas et moi, nous avons commencé à nous crêper le Chinon...

D'un seul coup elle a claqué la Corbière de la Banyuls et elle est partie ! Je me suis retrouvé comme Macon. Quoi, me suis-je dit, elle s'est déjà Sauvignon avant même que j'ai le temps de la Sauternes ! Mais je vous Jurançon, je l'avais dans la Pouillac ; en effet, j'étais tellement Tokay que j'ai couru après elle dans Lalande et les Chardonnay pour la rattraper.

Quand on s'est retrouvé, et que je l'ai vue devant moi en Gros-plant, je lui ai dit -" Ne fais pas ta Pomerol, et ne t'en vas plus Gamay ! " En pleurant, elle est tombée dans mes bras en Madiran :

- "Ne m'en veux pas, je voulais juste être sûre que ton Saint-Amour était vraiment Sancerre".

Depuis on ne sait plus cuité.

Aum Sweet Aum

Hello la Sangha, les amis, et les autres.

De retour de l'Inde depuis hier midi, après 30 heures de voyage depuis Tiruvanamalai jusqu'à Toulouse. J'ai bien pensé à vous, à toute la Sangha en général, et à chacun individuellement. Le séjour s'est déroulé en deux étapes : 15 jours, d'abord, auprès de Chandra Swami, puis une petite semaine à l'ashram de Ramana Maharshi, aux pieds d'Arunachala, à Tiruvanamalai. Les souvenirs se bousculent, je ne sais pas trop par où commencer ! Je crois que je ferai des petits posts au fur et à mesure, agrémentés de photos - ça a canardé sec.
Juste un petit avant-goût rigolo, c'est mon humeur de ce matin.
La nuit de notre arrivée en avion à Dehli depuis Paris, plus de place dans le train pour rejoindre Dehradun, près de l'ashram de Chandra Swami. Après quelques péripéties que je vous conterai peut-être une autre fois, nous avons finalement pris un taxi pour faire le trajet. Sur la route, petite pause pipi et thé. Il est 5h du matin, l'endroit à ciel ouvert ruisselle de boue, de crasse et de choses non-identifiables ; ce qui ressemble à un comptoir n'a pas dû être lavé depuis sa construction, et les poules se baladent un peu partout. Les odeurs transportées par le vent, comme des gifles dans les narines : mazout, gaz, pipi-caca, encens, ordures, charogne, tout à la fois. En allant aux toilettes, le chauffeur parle quelques secondes à un type dans la "cuisine", pas séparée du reste. Je commande les trois thés, moitié en anglais, moitié dans le langage des signes, et vois le chauffeur repartir à la voiture. Il me fait comprendre de loin qu'il ne veut pas boire finalement, je ne comprends pas trop. J'attends, et il commence à démarrer la voiture, et à faire une manoeuvre. Je laisse tout en plan et remonte dans le taxi. Là-dessus, il nous raconte sa petite discussion avec le type de la cuisine :
"Je lui ai demandé s'il lavait par terre ou s'il faisait du thé. Il m'a répondu qu'il faisait du thé."