Arunachala, la montagne sacrée.

Arunachala, la montagne sacrée.

mardi 26 février 2008

Chandra Swami

Ce qui, notamment, m'a frappé tout au long de ce séjour auprès de cet être divin, c'est son sens de l'humour. Il n'était pas rare, d'ailleurs, que je ne comprenne pas pourquoi c'était drôle, tellement c'était spirituel sans doute ; mais je riais quand même, de bonheur.
Swamiji fait des blagues à la moindre occasion, et il rit aux éclats comme un enfant.
Un jour, je faisais partie d'un petit groupe de 5 ou 6 personnes qui le suivaient alors qu'il faisait sa visite quotidienne de la future étable en chantier.
Tout à coup, il s'arrête face à une fenêtre en travaux, au milieu de laquelle était fixée une barre horizontale en acier. Il nous fait comprendre qu'il la juge penchée, et prend un disciple à témoin, qui ne sait pas trop quoi en penser. Il me fait alors signe d'approcher et me prend par les épaules fermement, me place devant lui, en face de la barre, et moi non plus je ne me prononce pas (pendant la méditation de l'après-midi, j'ai réalisé que ces gestes n'étaient évidemment pas anodins et qu'il se cachait là un enseignement précis me concernant). Il fait alors mesurer la hauteur de chaque extrémité de la barre par rapport à la fenêtre.
Là, j'étais vraiment à côté de lui, son visage à quelques centimètres de moi, et je l'observais, complètement fasciné. Et j'ai donc vu sa curiosité incroyable pendant qu'on prenait les mesures, et le moment précis où il a compris qu'il s'était trompé et que la barre était en fait tout à fait droite : j'ai vu son visage, ses yeux surtout, comprendre, vu de près sa surprise et ses longs éclats de rire consécutifs, comme si on lui avait fait la plus fine blague de toute sa vie. J'étais scié. Et je l'admirais. C'est lors de ce séjour que j'ai un peu mieux compris ce que le mot "vénération" veut dire.

Pour vous donner un autre exemple de l'humour de Swamiji, une autre anecdote. C'était lors d'un darshan, du type "Salle Ramdas" à Hauteville, sauf que ça ne dure qu'un quart d'heure, que ça se passe sur une terrasse, aux pieds des Himalayas, et que c'est Swamiji qui lance un sujet. Et en général, ça commence par une petite remarque destinée à nous faire rire. Je me souviens de l'une d'elles :

Dire : "Ceci est mon corps", prouve que je ne suis pas ce corps.
Dire : "Ceci est mon mental", prouve que je ne suis pas le mental.

Et Swamiji de rire aux éclats.
Moi, je n'en suis toujours pas revenu.

13 commentaires:

fishfish a dit…

merci de cette profondeur!

philippe a dit…

C'est quelque chose,ce que tu nous fait partager.
Merci.

lilou a dit…

merci pour ce partage extrêmement intéressant.

Anonyme a dit…

Oui, touché également... merci, Vincent.

Acouphene a dit…

Ceci est Vincent ?

Stéphane a dit…

Merci.

deed yea a dit…

ça fait envie ...

Vincent a dit…

Je n'ai pas compris ta question Acouphene !

Anonyme a dit…

Ah là ! là ! Vince, merci de ce partage ! Il ravive dans mon coeur des moments qui ressemblent tant à ceux que tu nous décris, que j'ai passé aussi auprès de Swamiji lors des visites des chantiers ou alors de l'étable pour donner des chapatis aux vaches... et un humour et une joie qui aide à mieux comprendre comment un sage ressemble à un enfant...

Anonyme a dit…

Et puis merci aussi pour cette photo... Je me sens toute tourneboulée, dis donc !

Acouphene a dit…

attention aux ice-cream de nemuro !

Je suis dans une phase particulière où je me laisse aller à sourire... voir rire des pensées qui viennent !
Je voulais simplement dire (ce n'était pas une question) que ce post te ressemblait mais qu'en même temps, tu étais "autre" ou que cela n'était pas l'image "Vincent" ! C'était peut-être juste un éclat de rires !

Acouphene a dit…

Oui c'est vrai, le point d'interrogation porte à confusion... Finalement, c'était peut-être une vraie question !

Vincent a dit…

ok acouphene ;)
ceci était aussi Vincent, alors, oui !