Arunachala, la montagne sacrée.

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jeudi 26 juin 2008

Impact du changement climatique sur les fonctions vitales des micro-organismes

Le changement climatique n’aura pas seulement des conséquences sur les plantes et les animaux mais affectera aussi les micro-organismes, bactéries, champignons et autres populations microbiennes qui accomplissent une myriade de fonctions importantes pour la vie sur Terre. Les scientifiques ne sont pas entièrement certains de ce que seront ces effets, mais ils pourraient s’avérer significatifs et seront probablement néfastes, ont déclaré des chercheurs le 3 juin à Boston, lors d’une réunion de la Société Américaine de Microbiologie.


Les microbes accomplissent un nombre de fonctions cruciales au profit des écosystèmes à travers le monde. Or, la compréhension des effets du changement climatique sur eux n’en est qu’à ses débuts, a indiqué Kathleen Treseder, de l’Université de Californie, Irvine. Treseder a étudié l’effet de la hausse des températures et des champignons sur les réserves de carbone dans les forêts boréales de l’Alaska, une zone du globe qui connaît un réchauffement plus important que d’autres. Il y a une grande quantité de matériaux morts sous la couverture de neige. Il y a autant de carbone piégé dans le sol des écosystèmes du Nord qu’il y en a dans l’atmosphère. Une grande inconnue est ce qui se produira si ces environnements se réchauffent, ajoute Treseder.

Elle a commencé ses recherches en supposant qu’une augmentation des températures conduirait à une décomposition accrue par les champignons. Sachant qu’un sous-produit de la décomposition par les champignons est le dioxyde de carbone, l’augmentation des températures entraînerait la libération d’une plus grande quantité de dioxyde de carbone en provenance du sol. Treseder trouva en fait que l’augmentation des températures s’accompagnait de niveaux d’azote accrus dans le sol, et que l’azote tendait à abaisser les taux de décomposition fongique. L’azote amoindrissait ainsi l’activité et la diversité. Résultat final : la production d’une moindre quantité de dioxyde de carbone par les champignons à mesure de l’augmentation des températures dans les écosystèmes du Nord.

La hausse des températures a aussi des conséquences sur la couverture de neige et les glaciers. Cela peut être néfaste aux communautés de micro-organismes vivant en dessous de ceux-ci. Steven Schmidt, de l’Université du Colorado, et ses collègues ont étudié les diverses populations de micro-organismes qui y vivent. Avec le retrait des glaciers, les micro-organismes perdent leur habitat. Ils s’éteindront probablement avant que les chercheurs ne puissent les étudier et ne se fassent une meilleure idée de leurs contributions. Schmidt a aussi étudié l’activité microbienne sous la couverture de neige dans les forêts de conifères. L’augmentation des températures aurait là aussi, globalement, des conséquences négatives.

Alors que la hausse des températures pourrait réduire la production microbienne de dioxyde de carbone, les niveaux croissants de dioxyde de carbone dus à l’activité humaine pourraient causer des changements subtils mais importants dans la composition des populations microbiennes, déclare John Kelly, de l’Université Loyola, Chicago. Kelly étudie l’effet d’une quantité accrue de dioxyde de carbone sur les populations microbiennes présentes aussi bien sur les feuilles des arbres dans le Michigan du Nord que dans les feuilles se décomposant dans les rivières. Il a observé un changement dans certaines populations microbiennes. Ceci pourrait avoir un énorme impact sur la chaîne alimentaire dans la mesure où les microbes sont une source d’éléments nutritifs pour les petits animaux qui se nourrissent sur les feuilles.

Les micro-organismes se révèlent sensibles aux changements globaux. La seule chose sur laquelle une incertitude demeure est la manière dont ils réagiront, conclut Treseder.


Source : © Centre International de Recherche Scientifique

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