Arunachala, la montagne sacrée.

Arunachala, la montagne sacrée.

dimanche 22 avril 2007

Guillaume de Saint-Thierry

La raison comporte une sobriété plus grande, l'amour une béatitude plus grande. Cependant, puisque, comme je l'ai dit, ils s'aident entre eux, que la raison enseigne l'amour et que l'amour illumine la raison, il arrive aussi que la raison aboutisse à l'affection amoureuse et que l'amour accepte d'être contenu dans les limites de la raison. Ils peuvent quelque chose de grand. Mais qu'est-ce que leur pouvoir ? De même que celui qui fait un progrès n'a pu apprendre à le faire, si ce n'est par l'expérience, de même il n'a pu le communiquer à celui qui n'en fait pas l'expérience. C'est que, selon la parole de l'Ecriture, "à sa joie l'étranger ne se mêlera pas".
Dès lors, l'âme, nourrie jusqu'alors tendrement par la suavité et les délices de l'amour, mais quelquefois marquée par les leçons des châtiments que lui infligeait la pitié paternelle, est envahie par "la dilection forte comme la mort" : elle meurt sous le doux glaive de l'amour et la dilection la fait profondément mourir au siècle et à ses affections et l'emporte comme la mort emporte le corps.

De la nature et de la dignité de l'amour, 25-26.

2 commentaires:

Marion M. a dit…

C'est vraiment génial ! de quelle époque date ce texte ?

Vincent a dit…

C'est du XIIe siècle : Guillaume était l'ami très cher de Saint Bernard, de Clairvaux.