Arunachala, la montagne sacrée.

Arunachala, la montagne sacrée.

vendredi 27 avril 2007

Saint Augustin

Avant tout donc il est nécessaire d'être converti par la crainte de Dieu pour connaître sa volonté et les préceptes qu'elle donne sur ce qu'on doit rechercher et fuir. Il faut que cette crainte imprime en nous la pensée de notre mortalité et de notre mort future et qu'elle fixe à notre chair comme par des clous dans le bois de la Croix tous les mouvements d'orgueil. Elle a besoin de s'adoucir ensuite par la piété...
Après ces deux degrés de la crainte et de la piété, il faut en venir au troisième, qui est celui de la science... Là s'exercent tous ceux qui étudient les divines Ecritures, pour ne trouver en elles rien d'autre que ceci : Dieu doit être aimé pour Dieu et le prochain pour Dieu... Mais alors cette crainte par laquelle on pense au jugement de Dieu et cette piété par laquelle on ne peut que croire et céder à l'autorité des livres saints conduisent l'homme à pleurer sur lui-même. En effet cette science du bon espoir fait que l'homme ne se vante pas mais se lamente : dans cette disposition, il obtient par des prières ferventes la consolation de l'aide divine, pour ne pas être brisé par le désespoir, et il commence à se trouver dans le quatrième degré, celui de la force [fortitudo] où l'on a faim et soif de la justice. Par cette disposition il s'arrache à tous les agréments des choses transitoires, qui sont porteurs de mort et s'en détournant il se convertit à l'amour des choses éternelles, c'est-à-dire à l'unité immuable et en même temps à la Trinité. Quand il l'a vue, autant qu'il peut, rayonnante au loin et lorsqu'il s'est aperçu que la faiblesse de sa vue l'empêche de supporter cette lumière, il purifie son âme qui est en quelque façon dans le tumulte et le fracas à cause des souillures qu'elle a reçues de ses appétits inférieurs. C'est là qu'elle s'exerce savamment dans la dilection du prochain et y trouve la perfection. Et lorsque, déjà plein d'espoir, dans l'intégrité de ses forces, il est parvenu jusqu'à l'amour [dilectio] de son ennemi, il monte au sixième degré, où il purifie désormais son oeil lui-même, par lequel Dieu peut être vu, selon qu'il est possible à ceux qui meurent à ce monde autant qu'ils peuvent... Un tel fils s'élève jusqu'à la sagesse, qui occupe l'ultime et le septième rang. Il en jouit dans la paix et la tranquillité.
De l'enseignement chrétien, II, 7, 9-11.

2 commentaires:

Stéphane a dit…

C'est curieux, à la fois je n'y comprends quasiment rien...et aussi je reconnais des descriptions.

Stéphane a dit…

C'est curieux, à la fois je n'y comprends quasiment rien...et aussi je reconnais des descriptions.