Arunachala, la montagne sacrée.

Arunachala, la montagne sacrée.

mardi 24 avril 2007

Shrî Aurobindo

Il existe un certain état de conscience yoguique où toutes choses deviennent belles à l'oeil qui les voit, tout simplement parce que spirituellement elles le sont, parce qu'elles sont la transcription en ligne, forme, qualité, force d'existence et de conscience, de l'Ananda qui gouverne le monde, du Divin caché. Ce qu'est une chose pour le sens extérieur peut ne pas être - et souvent n'est pas - beau pour la vision esthétique ordinaire, mais le yogin y voit quelque chose "en plus" que l'oeil externe ne perçoit pas, il voit l'âme qui est par-derrière, il voit le Soi et l'esprit, il voit aussi des lignes, des tonalités, des harmonies et des dispositions expressives qui ne sont ni visibles ni appréciables à première vue superficielle. On peut dire qu'il apporte dans l'objet quelque chose du même genre, mais d'une autre façon. Toutefois ce n'est pas tout à fait cela. Leur vision paraît être, ils découvrent ce quelque chose "en plus" qu'il est. Et ainsi, de ce point de vue d'une harmonie suprême réalisée, tout est ou peut-être un sujet pour l'artiste, parce qu'en tout il peut découvrir et révéler la Beauté qui est partout. [...]

Et c'est parce que dans l'Art, de même que la technique n'est pas tout, la Beauté elle-même n'est pas tout. L'art n'est pas seulement technique ou forme de Beauté, pas seulement découverte ou expression de Beauté ; c'est une expression de soi de la Conscience dans les conditions de vision esthétique et d'une parfaite excécution. Ou, en d'autres termes, ce qui entre dans l'art, ce ne sont pas seulement des valeurs esthétiques, mais des valeurs de vie, des valeurs mentales, des valeurs d'âme. L'artiste exprime dans la forme non seulement les pouvoirs de sa propre conscience, mais ceux de la Conscience qui a fait les mondes et leurs objets.
Oeuvres complètes (12), Réponses, § 427

Aucun commentaire: