Les premières populations d'Homo sapiens
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Une équipe de chercheurs en génographie a publié la plus vaste étude à ce jour portant sur l’ADN mitochondrial des populations d’Afrique (mtADN). Plus de 600 génomes complets de mtADN, provenant de populations indigènes à travers le continent, ont été analysés. Des résultats surprenants ressortent concernant les débuts de l’histoire démographique des populations humaines, à une période précédant la sortie d’Afrique. Elles indiquent que les premières populations humaines étaient de petites populations isolées les unes des autres pendant des dizaines de milliers d’années.
MtADN, hérité par la lignée maternelle, a été utilisé pour découvrir l’âge de l‘Eve mitochondrial’ en 1987. Ce travail a depuis été étendu pour montrer de manière non équivoque que l’ancêtre femelle commun le plus récent de tout être humain vivant aujourd’hui était une femme africaine qui vivait il y a 200.000 ans. Les paléontologues procurent des informations corroboratives selon lesquelles notre espèce est originaire de ce continent, il y a de cela environ 200.000 ans.
Les migrations qui eurent lieu durant les 60.000 dernières années et conduisirent les hommes modernes à peupler le monde a été le premier champ d’attention de la recherche génétique anthropologique. Mais l’on sait peu sur l’histoire démographique de notre espèce lors des premiers 140.000 ans en Afrique. Tel est l’objet de la nouvelle étude.
Doron Behar, de la Rambam Medical Center, qui a dirigé l’étude, fait part de l’observation de forts témoignages en faveur de l’idée de fractionnements de l’ancienne population à compter d’il y a de cela 150.000 ans, entraînant l’émergence de populations séparées localisées en Afrique de l’Est et du Sud. Des données paléoclimatologiques suggèrent que l’Afrique de l’Est a subi une série de sécheresses massives entre moins 135.000 et moins 90.000 ans. Il est possible que ce changement climatique contribua aux fractionnements des populations.
Ce n’est qu’à compter d’il y a de cela 40.000 ans que ces populations séparées devinrent parties d’une seule population pan-africaine, finalement réunifiée au bout de 100.000 ans. Ce qui est surprenant, c'est la durée pendant laquelle les populations sont demeurées séparées, à savoir la moitié de toute notre histoire en tant qu’espèce.
Saharon Rosset, de l’IBM T.J. Watson Research Center, NY and Tel Aviv University, note que l’on observe une période d’expansion de la population débutant il y a 70.000 ans, qui aurait conduit à la sortie d’Afrique. La chronologie des événements coïncide avec le début de l’Age de pierre tardif en Afrique, un changement dans la culture matérielle que beaucoup d’archéologues considèrent comme marquant le début du comportement humain moderne, dont la pensée abstraite et le langage parlé complexe.
Les études précédentes ont montré que les populations humaines étaient relativement faibles avant l’Age de Pierre Tardif, réunissant peut-être même moins de 2.000 membres aux alentours de moins 70.000 ans. L’expansion qui suivit a conduit à l’occupation de nombreuses zones auparavant inhabitées, dont le monde au delà de l’Afrique.
L’étude exprime le pouvoir que recèle la génétique dans la connaissance des événements clés de l’histoire de notre espèce. De petits groupes de premiers humains, contraints de se disperser sous l’effet de conditions environnementales rudes, se réunifiant puis peuplant le monde. Une véritable épopée dramatique, écrite dans nos gènes, indique le Dr Spencer Wells, du National Geographic Explorer-in-Residence. Le paléontologue Meave Leakey, professeur à la Stony Brook University, se demande pour sa part qui aurait pu imaginer qu’à un moment aussi rapproché, il y a de cela 70.000 ans, des événements climatiques extrêmes entraînèrent une réduction de la population humaine à une quantité aussi faible d’individus, plaçant l’espèce à l’extrême bord de l’extinction.
Source : © Centre International de Recherche Scientifique
5 commentaires:
Cela me fait un choc de voir dans la glace que ma couleur d'origine s'est délavée en franchissant la méditérannée.
Cela me fait aussi plaisir d'apprendre que nous sommes issues "humanoïdement" parlant d'une maman Unique.
J'aurai adoré chevaucher un Mamouth, cela devait donner un "effet boeuf"...
J-P génético-petto
Tu me fais marrer J-P Fréro-petto !!
Tu as raison Vincent, il m'amuse beaucoup aussi. Le rencontrer ne doit pas être triste...
J'arrête parcequ'il va encore en rajouter !
Bonne nuit.
Bonne nuit Martine !
Vous avez tout dit cher frère et soeur, donc je me tais...
Beaux rêves pour vous...
J-P rêvo-petto
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